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Mosaic - Juin 2016 416 pages Date de sortie originale : 24 septembre 2015 Titre Vo : Carrying Albert Home |
C’est l’histoire d’un couple où l’un aime et l’autre pas. C’est l’histoire de Homer, honnête mineur de Virginie, d’Elsie, sa jeune épouse aux rêves déçus, et d’Albert. Mais qui est donc Albert ? Un alligator. Un cadeau de mariage qu’Elsie a reçu du grand amour de sa vie quand elle s’est résignée à épouser Homer. Une petite bête facétieuse et un peu cruelle, qui s’interpose sans cesse entre elle et son mari. Que fait Albert sur la banquette arrière ? On le ramène chez lui. Exaspéré par les tours féroces que lui joue l’alligator, Homer pose un ultimatum à Elsie : c’est Albert ou lui… Ainsi commence une expédition à trois vers la Floride, pour ramener Albert chez lui. Une aventure pleine de rebondissements, de rencontres…
(Source : Mosaic)
14/20
Albert sur la banquette arrière est un
déluge d'aventures et de péripéties toutes plus rocambolesques les
unes que les autres. Il leur en arrive des choses à nos deux
protagonistes (trois en comptant Albert l'alligator, quatre en
comptant le coq).
« Ensemble, ils vécurent une grande aventure, sur la route du Sud, sous des cieux que je me représentais illuminés par le soleil doré du peintre et la lune argentée du poète. »
Ce road trip fantasque sur fond
d'Amérique des années 30, période de la Grande Dépression, n'a en
effet rien de singulier. On embarque très vite dans ce drôle de
récit mêlant fiction et réalité. L'histoire est fractionnée en
différentes étapes, chacune correspondant à une nouvelle aventure
pour les personnages. Si le découpage permet d'avoir l'impression de
suivre un énorme carnet de voyage (le narrateur, qui est aussi
l'auteur en personne, intervient entre chaque partie pour expliquer
d'où il tient telle ou telle histoire du voyage de ses parents), on
finit cependant par se lasser un peu sur la fin. Les différentes
péripéties ont beau avoir comme fil rouge commun le voyage pour
ramener Albert l’alligator de la Virginie-Occidentale à chez lui à Orlando, l'avalanche de
personnages, catastrophes, quiproquos, hasards et rencontres qui se
mettent sur le chemin des protagonistes devient un peu redondante,
une fois les deux cent premières pages passées. C'est ce que je
reproche le plus au roman : cet excès d’événements qui
arrivent à tout moment et a fini par plus me lasser que constamment
m'amuser. Ça rend parfois la fantaisie plus monotone que délurée.
« Ainsi va le destin ! Il nous emmène dans des directions étranges qui nous en apprennent non seulement sur la vie, mais aussi sur son but véritable. »
À côté de ça, on ne peut enlever à
Homer Hickman ni son don pour l'utilisation du
cocasse, ni son imagination. J'ai beaucoup aimé l'idée d'offrir aux
lecteurs un hommage si personnel et en même temps fantasmé sur ses
parents. On se plaît à penser que la plupart des faits racontés
puissent être vrais. Le ton de l'histoire garde également toujours
un fond très tendre qui rend les personnages attachants. Si le
passif d'Homer m'a parfois un peu ennuyée et que l'air buté d'Elsie
agace par instant, on se sent concerné par leur drôle de couple. Et
puis, que dire d'Albert ! C'est peut-être le personnage que
j'ai le plus apprécié finalement. J'ai adoré la façon dont
l'alligator est traité comme une personne à part entière, ainsi
que son caractère.
« Une rumeur commença à se répandre, selon laquelle Homer était malade, peut-être gravement. Les gens évoquèrent longuement son cas devant l'épicerie du village et le diagnostic semblait sans appel : la maladie d' Homer s'appelait "Elsie". Cette fille étrange - quoique charmante- était bien du genre à détruire un homme en exigeant de lui davantage que ce qu'il pouvait offrir. »
Si ce genre de grand récit mêlant
humour et voyage ne fait désormais plus tout à fait partie de mes
lectures aux histoires inédites (après Le vieux qui ne voulait
pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson ou La petite
fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel de
Romain Puértolas), j'ai apprécié la plume de l'auteur
qui, malgré un récit parfois trop dense en aventures, reste
toujours légère. Une lecture agréable pour l'été et pour
s'évader un peu de sa monotonie quotidienne, à condition de réussir
à rester bien accroché à l'histoire et à ses 400 pages qui
semblent parfois un peu longues !
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