mercredi 1 juin 2016

[Livre] Survivre de Vicki Petterson

Sonatine - Avril 2016
352 pages
Date de parution originale : 7 juillet 2015
Titre VO : Swerve

Au cœur de l’été, Kristine Rush et son fiancé, Daniel, quittent Los Angeles pour passer un week-end en amoureux, près du lac Arrowhead. En traversant la fournaise du désert de Mojave, ils s’arrêtent sur une aire de repos déserte. Dans les toilettes, Kristine se fait agresser par un inconnu qui la laisse inconsciente. Lorsqu’elle revient à elle, la voiture est toujours là, mais Daniel a disparu. Que faire ?
(Source : Sonatine)

16/20

Clair, net et précis : le titre de ce premier thriller de Vicki Petterson est incisif, à l'égal de son intrigue. Ne vous attendez à rien d'édulcoré ou de gentillet, l'histoire de Kristine est sombre et cruelle... Attention, la course contre la montre débute !

Partie pour une longue traversée du désert de Mojave aux côtés de Daniel, son nouveau fiancé, dans le but de rejoindre la maison familiale de celui-ci pour la fête du 4 juillet, Kristine est loin d'imaginer ce qui l'attend. Au détour de la première aire de repos déserte où ils décident de faire un arrêt, tout dérape. Agressée dans les toilettes par un homme dont elle ne parvient pas à voir le visage, elle découvre à son retour à la voiture que son fiancé a disparu. Guidée par un simple téléphone et les consignes d'un inconnu tordu aux sombres desseins, elle n'a que 24 heures pour espérer revoir son fiancé en vie. Que le jeu commence...
« Personne n’existe en vase clos. Tout le monde a au moins un lien vital avec la planète, que ce soit par le sang ou par l’amour. Lui, c’est par le sang. Par chaque personne qu’il tue. »
Le thriller n'offre que peu de répit au lecteur, on se retrouve embarqué aux côtés de Kristine pour cette course contre la montre effrénée sous forme de chasse au trésor macabre. Le roman possède une intrigue efficace, sans temps morts avec une histoire qui rentre directement dans le vif du sujet au bout de quelques pages et qui tient en haleine jusqu'à la fin. Il faut dire que le jeu malsain et cruel dans lequel Kristine se fait entraîner est aussi captivant qu'effrayant. A chaque nouvel indice placé sur sa route, on redoute le nouvel accès de violence morbide à laquelle elle va se retrouver confronter.
« Une femme sait quand elle est traquée, après tout… surtout si elle l’a déjà été. »
Pourtant, il en faut beaucoup plus pour faire perdre pieds à notre protagoniste. Kristine est une femme forte, déterminée, qui en a déjà vu de toutes les couleurs. Et surtout, Kristine est une femme au passé ténébreux... au sens propre comme au figuré. On n'en sait d'abord que très peu sur son passé, sur les zones d'ombres qui semblent le parsemer et qu'elle se tue à garder enfouies dans un coin. Le personnage distille les informations sur son enfance au fur et à mesure que son périple dans le désert avance, au fur et à mesure que ses barrières tombent et que la nature qu'elle tente de dissimuler refait surface. On comprend peu à peu d'où vient cet acharnement de Kristine à "ne pas nuire", ce leitmotiv qu'elle se répète en boucle durant toute une partie du roman, comme une bouée de sauvetage pour ne pas sombrer dans les ténèbres (à nouveau). J'ai beaucoup aimé cet aspect plus psychologique du roman qui contrebalance avec le côté très brut et sans concession de la course contre la montre.
« C’est un autre problème avec les ténèbres : on peut plaquer dessus tout ce que l’imagination peut concevoir ; et quand le jour laisse place à la nuit ? Mon imagination ne connaît pas de limites. »
Avec son style fluide et très imagé (je vous laisse imaginer les descriptions de certaines mises en scène faites par le tordu qui persécute Kristine), on se plonge sans peine dans ce thriller haletant et prenant pour n'en décrocher qu'à la toute fin. Un coup d'essai réussi pour l'auteure habituellement plus familière das sagas fantastiques.





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