mercredi 8 avril 2015

[Film] Dark Places de Gilles Paquet-Brenner

Américain - 1h53
Sortie en France le 8 avril 2015
Avec : Charlize Theron, Tye Sheridan, Chloé Grace Moretz

1985. Libby Day a huit ans lorsqu’elle assiste au meurtre de sa mère et de ses sœurs dans la ferme familiale. Son témoignage accablant désigne son frère Ben, alors âgé de seize ans, comme le meurtrier. 30 ans plus tard, un groupe d’enquêteurs amateurs appelé le Kill Club convainc Libby de se replonger dans le souvenir de cette nuit cauchemardesque. De nouvelles vérités vont émerger, remettant en cause son témoignage clé dans la condamnation de son frère.

13/20

Comme tout film vu après la lecture du roman dont il est issu, il est difficile de garder un esprit tout à fait neutre et détaché du livre d'origine. C'est pourquoi, si le roman m'avait énormément plu, Dark Places me laisse plus sceptique.

À mon habitude, je vais râler (je sais, c'est mal) sur les libertés scénaristiques prises par rapport au roman d'origine, ici Les Lieux sombres de Gillian Flynn. J'ai tout à fait conscience du fait le travail d'adaptation est difficile, mais je suis toujours embêtée de constater que des éléments clés et importants de l'intrigue de base sont modifiés ou supprimés aussi grossièrement. Sans connaître l'histoire du roman, on n'y prête sans doute peu attention, mais ayant lu le livre, je suis déçue par tous ses détails virés du film ou changés alors qu'ils sont importants et apportent énormément de mystères et de complexités dans le roman...


C'est sûrement pourquoi le film m'a semblé si fade et le thriller mal mis en scène. On suit Libby Day, trente ans après le massacre de sa famille. Une rencontre avec un club spécialisé dans les meurtres mystérieux ou non-élucidés va rouvrir la plaie refermée depuis des années. Ben, le frère de Libby accusé des meurtres, est-il réellement coupable ? 
La première partie est un peu longue, l'intrigue met du temps à se mettre en place. Le rythme s'intensifie lors du dénouement mais les explications, mal présentées, semblent très hasardeuses.
Les transitions entre le passé et le présent sont brouillonnes et les différents flash-back de Libby ne m'ont pas du tout plu. J'ai trouvé ça plutôt mal fait. Je n'ai pas compris pourquoi le choix de cette caméra subjective en noir et blanc qui fait un peu tache avec le reste du film.
Si j'aime en général beaucoup l'ambiance glauque d'une Amérique en crise très sombre, je trouve ici que la mise en scène laisse au contraire une impression assez quelconque du contexte de l'histoire. Des plans comme ceux de la fin du film m'ont manqué tout le long. Le Kansas et ses paysages offraient tout de même matière à jouer sur les décors et l'ambiance. Ce ne fut pas réellement le cas ici.



Si le casting était prometteur, je l'ai trouvé (décidément...) aussi plutôt fade. Charlize Theron ne m'a pas convaincue, j'ai trouvé son jeu d'actrice très terne. On la sent un peu à côté de la plaque, bien loin du personnage de Libby et de ses traumatismes d'enfance. Quelques flash-back et peu d'explications renforcent ce sentiment. Une impression qui touche d'ailleurs pratiquement tous les personnages du film. Ils sont peu développés, on a du mal à saisir toutes leurs complexités. J'ai réellement eu le sentiment de passer à côté de beaucoup d'aspect de leur personnalité. 
Il faut aussi reconnaître que, globalement, les seconds rôles sont plutôt inutiles. Nicholas Hoult, n'est là que pour donner un motif à la reprise de l'enquête, il apparaît hasardeusement au fil de l'histoire, apportant toujours des informations clés sorties d'on ne sait où ou aux moments les plus propices sans que ça paraisse très crédible. 
J'ai par contre aimé retrouvé Chloé Grace Moretz et Tye Sheridan que je trouve très prometteur. Il est vraiment bon dans son rôle d'adolescent paumé en difficulté.



Bon, malgré tout (oui, il y a beaucoup de points négatifs, mais pas que !), le film tel qu'il est adapté tient la route. Ca reste divertissant et la seconde partie du film rattrape un début un peu faible. La musique m'a plu, discrète mais présente, elle accompagne bien l'histoire. 
Le thriller se regarde, mais souffre inévitablement des comparaisons et on reste bien loin du roman d'origine de Gillian Flynn ou de l'excellent Gone Girl (adapté des Apparences) de David Fincher. 




2 commentaires:

  1. Le truc étant que dans une adaptation, tu garderais certaines choses, moi d'autres... et que le spectateur de nos films seraient déçus parce qu'on n'a pas gardé ce qu'il jugeait essentiel :)
    Bon, je dis ça, j'en sais rien, je n'ai ni lu le livre ni vu le film...
    Mais rien ne vaut une adaptation par l'auteur (comme ce fut le cas avec Hunger Games...)

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    1. Je suis bien d'accord ^^ Mais dans un polar ou thriller, tu as quand même des indices et détails qui jouent beaucoup sur l'intrigue. C'est pour ça que je redoute toujours les adaptations de ces deux genres :p
      Sinon (je ne sais pas si tu l'as vu) mais pour Gone Girl c'est également le cas : Gillian Flynn est la scénariste du film :) (et ça se voit nettement dans le film d'ailleurs, très fidèle au roman).

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