J'ai lu, 2015 381 pages Date de sortie originale : 1 octobre 2013 Titre VO : Red Hill |
Scarlet est divorcée et mère de deux petites filles. Les élever seule est un combat quotidien qu'elle mène avec ténacité. Marié depuis plusieurs années à une femme de plus en plus distante, Nathan n'a qu'un vague souvenir de ce qu'est l'amour. En revanche, sa petite Zoe le comble de bonheur tous les jours. Miranda, elle, n'a qu'une préoccupation : l'organisation d'un week-end à la campagne avec sa soeur Ashley et leurs copains respectifs. Lorsque leur monde s'effondre, ces personnages ordinaires vont devoir affronter l'extraordinaire. Il leur faudra prendre en main leur destin pour avoir une chance de survie. Mais qu'arrive-t-il quand ceux pour qui vous êtes prêt à mourir sont aussi ceux qui peuvent vous détruire...?
14/20
Si les zombies poursuivent leur invasion dans la littérature depuis quelques temps, je n'avais jamais lu le genre zombiesque abordé sous une facette plus sentimentale, voire romantique par moment.
Car c'est ce qu'est Red Hill : plusieurs romances contemporaines qui se placent dans un univers apocalyptique peuplé de zombies.
J'ai été un peu surprise par ce parti pris, celui de, par moment, se concentrer d'avantage sur les sentiments et émotions des personnages que sur l'action en elle-même (qui ne manque pas pourtant). En pleine apocalypse zombies, on attend peut-être un rythme plus effréné sur toute la longueur du roman plutôt que de temps à autres.
« Heureusement qu'on est vendredi. Heureusement qu'on est vendredi. Heureusement qu'on est vendredi. Juste avant de couper le contact, j'entendis à la radio un nouveau compte rendu de l'épidémie frappant l'Europe. Avec le recul, tout le monde savait ce qui se passait, mais c'était resté si longtemps un sujet de plaisanterie que nul ne voulait plus croire que cela arrivait réellement. Entre les séries télés, les bandes dessinées, les livres et les films traitant de morts vivants, il n'y avait rien de surprenant à ce que quelqu'un soit à la fois assez brillant et dérangé pour essayer d'en faire une réalité. Je sais que la fin du monde a eu lieu un vendredi. C'est la dernière fois que j'ai vu mes enfants. »
Si l'histoire est plus ou moins courue d'avance, on prend tout de même plaisir à découvrir les protagonistes, à suivre les points de vue en alternance de Nathan, Miranda et Scarlett, à découvrir leur cheminement jusqu'à cette fameuse ferme de Red Hill qu'ils cherchent tous à rejoindre d'une façon ou d'une autre pour se mettre à l'abri.
« Avant l’arrivée de la maladie, attendre était agaçant. À présent que les morts marchaient parmi les vivants, cela procurait la même sensation de viol qu’un cambriolage, le même désespoir que lorsque l’on perd quelque chose d’aussi précieux que ses clés ou son alliance, la même crainte insupportable qui nous affecte quand notre jeune enfant disparaît dans la foule d’un centre commercial, le tout compacté dans une unique boule d’émotions. »
D'ailleurs, le récit se coupe facilement en deux parties : l'avant Red Hill, et lorsqu'ils sont enfin tous là-bas. (Promis, ça ne spoile pas, comme je le disais plus haut, c'est couru d'avance, on sait absolument dès le début qu'ils vont tous se retrouver dans cette petite ferme isolée.)
Dans l'idée d'un roman sur les zombies avec toute l'horreur qu'implique une épidémie qui vient de débuter, la première partie m'a plus captivé. C'est ce côté apocalyptique qui me plaît, quand la panique s'installe et que le monde s'effondre. L'auteur le met plutôt bien en scène et j'ai apprécié l'idée que des femmes aux enfants, des jeunes aux vieux, des méchants aux gentils, personne ne soit épargné. Dans ce roman, tout le monde court le risque d'y passer, des simples figurants aux personnages principaux ou à leurs proches.
« À moins d’habiter dans une grotte, tout le monde savait que le seul moyen de tuer quelqu’un déjà réputé mort était de lui exploser la cervelle. »
En passant, j'ai beaucoup aimé le fait que tout le monde sache ce qu'est un zombie ! Dans beaucoup de romans, films, comics, les zombies semblent tomber du ciel sans que personne n'ait jamais entendu parler de ceux-ci. C'est pourtant un élément très important du folklore horrifique, il semble difficile de croire que personne ne sache ce qu'ils sont. C'est pour ça que j'ai trouvé cet aspect très sympa : tous ont déjà vu des films ou séries sur les zombies, ils savent ce qu'ils sont et comment s'en débarrasser. Ça change !
« Regarder un film de zombies était une chose, regarder des zombies défiler sous votre fenêtre en était une autre. »
Si la première partie est donc plus concentrée sur la survie, la partie sur Red Hill cible plus les relations entre les personnages. Ça m'a parfois paru un peu en décalage, Red Hill ressemble à un petit îlot en dehors du temps et les personnages vaquent à leurs occupations, se disputent, tombent amoureux, s'installent dans une routine qui semble parfois bien en décalage avec ce qu'il se passe dans le monde extérieur.
C'est sans doute ce qui a fait basculer le roman de "J'ai adoré" à un simple "J'ai aimé" : malgré l'écriture fluide et simple de l'auteur et l'histoire qui se suit plaisamment, je dois avouer que j'apprécie les histoires d'amour lorsqu'elles sont moins conventionnelles, et au contraire, les histoires de zombies lorsqu'elles le sont plus.
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