lundi 14 décembre 2015

[Livre] Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven

Gallimard Jeunesse, 2015
384 pages
Date de parution originale : 6 janvier 2015
Titre VO : All the bright places

Quand Violet Markey et Thedore Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie. Finch est la "bête curieuse" de l'école. L'excentrique tourmenté et impulsif dont personne ne recherche la présence, qui oscille entre les périodes d'accablement dominées par des idées morbides et les phases "d'éveil" où il déborde d'énergie vitale. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s'est isolée et s'est laissée submerger par la culpabilité. Pour Violet et Finch, c'est le début d'une histoire d'amour bouleversante, l'histoire d'une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.

14/20

Je ne sais pas quoi dire de ce roman. Toute sa lecture m'a fait faire le yoyo émotionnellement. Un coup agacée, un coup déçue, un coup amusée, un coup touchée. Il en résulte que j'ai du mal à savoir ce que j'en ai réellement pensé. J'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble, et Tous nos jours parfaits est très loin d'être un mauvais livre (au contraire même), mais... Voilà le problème, ce fameux "mais" a fini par pointer le bout de son nez.
« J’ai appris qu’il y avait du bon dans ce monde, si on prend la peine de bien chercher. J'ai appris que tous les êtres humains ne sont pas forcément décevants, moi y compris, et j’ai appris qu’un tas de terre de 387 mètres peut sembler plus haut qu’une tour quand on s’y perche avec la bonne personne. »
Je me suis plus attachée aux personnages que je pensais pouvoir le faire au début. Ou à Finch, du moins. C'est, après tout, le vrai personnage central du livre. Le plus intéressant, le plus ambigu, celui qui, dans ses grands moments, provoque en nous ce petit quelque chose qui fait la différence. Les autres personnages m'ont souvent semblé bien fades en comparaison. Même Violet ! C'est un personnage appréciable, on  ne peut pas la haïr face à ce qu'elle endure, mais ça s'est arrêté là me concernant.
« Tu me rends joli, et c'est tellement agréable d'être joli pour celle que j'aime... »
Alors, certes, le roman a un bon personnage central, mais ça ne suffit pas à faire une bonne histoire. Et ici, c'est clairement l'histoire qui me déçoit. Pas pour sa romance, je suis romantique dans l'âme, j'aime l'idée que deux personnes esquintées par la vie puisse se trouver, tomber amoureuses et se (re)construire ensemble. Surtout quand elles sont si différentes que Finch et Violet. Ça ne paraît pas si irréaliste en plus de ça. C'est souvent lors de grands bouleversements que l'on est amené à changer sa manière de voir les choses, les gens, les événements. Alors pourquoi pas ? En plus de ça, j'ai beaucoup aimé certains des moments de complicité entre les deux, ces petites idées farfelues et naïves que peuvent être la construction d'un bout d'espace et de ses étoiles dans un placard, ou le fait de se parler à coup de citations de grands auteurs.
« Je me demande si, en comptant à rebours, je pourrais remonter le temps et emporter Violet Markey avec moi, pour qu’on ait plus de temps ensemble. Parce que j’ai peur du temps.

Et de moi.
J’ai peur de moi-même. »
Malheureusement, ça non plus, ça ne suffit pas à faire une bonne histoire. Tout ce qui m'embête finalement, dans Tous nos jours parfaits, c'est la manière dont les événements sont abordés. Rien ne m'a semblé abouti, tout tombe dans la facilité trop rapidement.
« Tu es toutes les couleurs en une, à leur maximum d'éclat. »
Il en résulte une histoire au style joliment simpliste, bourrée de bonnes idées, mais qui ne semblent être restées qu'au stade de bourgeons. J'aurais aimé les voir éclore pourtant. Voir ces idées étoffées et donner une vraie consistance au roman. J'aurais aimé que cette histoire puisse être une vraie prise de conscience, comme une claque, au sujet du suicide, des troubles psychiatriques, du deuil, de tous ces thèmes difficiles qu'elle aborde. Ce ne fut pas le cas en ce qui me concerne et c'est bien dommage, il y avait beaucoup de potentiel.



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