La 88e Cérémonie des Oscars a eu lieu hier soir aux USA et dans la nuit de dimanche à lundi pour nous en France (décalage horaire oblige). Il aura fallu passer une nuit blanche pour pouvoir la regarder en direct, mais une nuit blanche qui en valait certainement la peine !
Beaucoup des films en lice m'avaient plu cette année et j'ai été ravie de voir les récompenses dispersées entre plusieurs films plutôt que concentrées sur un seul comme ça avait pu être le cas l'an dernier avec Birdman d'Inarritu.
Pas moins de 6 Oscars pour le reboot et quatrième opus de la saga de George Miller |
Malgré l'humour de Chris Rock, le Maître de Cérémonie, la soirée a eu une forte dimension politique (portée par la polémique sur le manque de diversité des nominés aux Oscars). Du racisme, au réchauffement climatique en passant par la pédophilie et les agressions sexuelles, les discours engagés furent au rendez-vous et se reflètent d'ailleurs dans le palmarès. Que ce soit Spotlight de Thomas McCarthy (traitant, on vous le rappelle, du scandale des affaires de pédophilie impliquant l'Église) récompensé du Meilleur scénario originale et (avec surprise) du très attendu Oscar du Meilleur Film, Mad Max : Fury Road de George Miller qui repart avec 6 Oscars techniques (décors, costumes, montage son, mixage son, maquillages et costumes, montage) dont l'histoire et son futur post-apocalyptique rappellent ce que les hommes pourraient faire de la planète, ou encore Léonardo DiCaprio, ENFIN sacré de l'Oscar du Meilleur Acteur pour son rôle dans The Revenant d'Alejando G. Inarritu (remportant quant à lui le Meilleur Réalisateur !), qui n'oublie pas de consacrer une partie de son discours à la nécessité de prendre soin de notre monde et de son écologie, les acteurs et films nominés ce soir avaient tous des messages à faire passer.
« Let us not take this planet for granted ; I do not take tonight for granted. » |
Pour le reste du palmarès, Brie Larson remporte l'Oscar de la Meilleure Actrice pour son rôle de mère dans Room de Lenny Abrahamson (dans lequel on retrouve aussi le jeune Jacob Tremblay, qui aurait vraiment mérité une nomination tant il est excellent dans le film), Alicia Vikander gagne le Meilleur second rôle féminin pour The Danish Girl de Tom Hooper (où elle est fantastique aux côtés d'Eddie Redmayne, même si je dois avouer la trouver fantastique dans chacun de ses films), Mark Rylance se voit attribuer le Meilleur second rôle masculin dans Le Pont des Espions de Spielberg (un choix qui me déçoit un peu, je trouve l'acteur bon dans son rôle, mais trop peu présent pour mériter un Oscar, j'aurais préféré voir récompensé Mark Ruffalo pour son rôle plein d'enthousiasme dans Spotlight).
Côté film, Vice-Versa de Pete Docter et Ronaldo Del Carmen remporte l'Oscar du Meilleur Film d'animation (victoire trop attendue, même si j'adore ce long-métrage, les films d'animation en lice cette année étaient très bons, j'aurais aimé voire autre chose qu'un Pixar sacré d'un Oscar), The Big Short d'Adam McKay gagne le Meilleur scénario adapté (chose qui me passe un poil au-dessus de la tête vu que je n'ai vraiment pas aimé ce film et son sujet) et Mustang de Deniz Gamze Ergüven repart bredouille au profit du Fils de Saul de Laszlo Nemes (qu'il faut vraiment que je voie !) qui gagne la récompense du Meilleur film étranger.
À noter que l'Oscar de la Meilleur Photographie est allé à Emmanuel Lubezki pour son travail dans The Revenant, chose tout à fait méritée vu la qualité des images présentes dans le film, et qu'Ex-Machina d'Alex Garland ne repart pas sans rien puisque l'Oscar des meilleurs effets visuels lui est attribué.
L'Ours de The Revenant s'invite aussi à la Cérémonie |
En bref, beaucoup d'Oscars mérités cette année, du surprenant (Spotlight), de l'attendu depuis longtemps (DiCaprio), un retour de force (Mad Max), des parodies de films très amusantes, beaucoup d'ironie sur le racisme (pour essayer de faire passer la pilule plus facilement) et de messages sur l'avenir de notre planète, la présence de l'ours de The Revenant dans la salle, et une très belle standing ovation pour Ennio Morricone qui, à 87 ans, se voit enfin récompensé d'une statuette pour sa musique dans Les huits Salopards de Quentin Tarantino.
Si l'avenir de notre monde est loin d'être brillant, on peut au moins se rassurer, celui du cinéma a encore de beau jour devant lui !
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