jeudi 19 mars 2015

[Film] Big Eyes de Tim Burton

Américan - 1h45
Sortie en France le 18 mars 2015
Avec : Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston

Le film raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret.

15/20

Big Eyes, c'est le type même du film qu'on attend un peu tous avec impatience. Un réalisateur qui n'a plus rien à prouver (mais qu'on attend tout de même au tournant avec des derniers films n'ayant pas toujours fait l'unanimité), un casting intéressant et une histoire qui intrigue. Le long métrage fait figure d'intrus parmi la longue filmographie de Tim Burton. Et on comprend pourquoi.

Le film raconte l'histoire vraie de Margaret Keane. Peintre américaine des années 60, malgré son oeuvre prolifique, elle reste dans l'ombre quelques années, l'intégralité de ses toiles étant signées par son mari, Walter Keane. Celui-ci, bonimenteur de première ordre, passe des années à s'approprier le travail de son épouse avant que celle-ci ne finisse par faire éclater la mascarade au grand jour. 


Déjà, Burton et les biopics, c'est assez rare. On connait le réalisateur dans un genre très fantastique, le voir se plier aux exigences d'une histoire réaliste n'est pas commun. En ce qui me concerne, je trouve le pari réussi, même si l'univers burtonien avec son style gothique m'a manqué. Quand on aime beaucoup le réalisateur pour cet aspect de son travail, il est difficile de ne pas être déçu. Avec son ambiance des années 60, très pop et colorée, il manque une part de sombre qui aurait été appréciable. Seul détail qui pourrait rappeler la signature de Burton : ces fameux Big Eyes. 
Les tableaux avec leur figures mélancoliques et leurs gros yeux tristes intriguent et fascinent. Et pourtant, ils ne sortent pas du tout de l'imaginaire du réalisateur, mais bien de celui de Margaret Keane. On saisi pourquoi Burton a choisi d'adapter à l'écran la vie de l'artiste.




Amy Adams joue une Margaret Keane pleine de talent, mais malheureusement fragile et naïve. On comprend sa victoire aux Golden Globes en tant que meilleure actrice dans une comédie. Son interprétation reflète bien le personnage, on se prend vraiment d'empathie pour cette femme un peu soumise qui ne trouve pas d'autres solutions que celle de laisser son mari prendre le dessus sur elle. Celui-ci est interprété par un Christoph Waltz plein de fougue qui sait se rendre aussi charmant que détestable. Le baratineur apporte d'ailleurs une touche de ridicule et de comique appréciable... puisque le film en comporte finalement assez peu.
C'est un point que j'ai trouvé plutôt dommage. J'attendais un scénario plus porté sur un humour noir ou décalé. Il y aurait eu matière à rester dans les bases du biopic tout en ajoutant ce côté un peu déjanté qui va tellement bien avec les films de Burton. Ce n'est pas le cas et j'en ai été plutôt surprise. On sourit deux trois fois, mais plus à cause des situations qui prêtent à sourire qu'à un scénario qui tente vraiment de faire rire. Le rythme du film est du coup plutôt lent. On ne s'ennuie pas, mais il n'aurait pas fallu que le format soit plus long.




Sur le biopic en lui-même, l'histoire est bien respectée et racontée. Il est très intéressant de découvrir le travail de Margaret Keane, ainsi que la façon dont cette énorme mascarade artistique s'est orchestrée. Je ne connaissais pas la peintre et je suis contente d'avoir pu découvrir ses œuvres, que j'aime beaucoup au demeurant. 

Plaisant à regarder, le film est certainement meilleur que certains des derniers de Burton. Cette tentative de se lancer dans un genre qui lui correspond peu attise la curiosité et le film qui en découle est maîtrisé. Dommage qu'on reste si attaché au genre de Burton et qu'on ne puisse pas s'empêcher d'être un peu déçu de ne pas avoir été transporté dans l'univers du réalisateur.




4 commentaires:

  1. En biopic, il avait déjà commis Ed Wood :O)

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    1. Oui, je sais bien ^^ Mais je me suis rendue compte que c'est le seul de Burton que je n'ai pas encore vu, du coup, j'évite de parler de ce que je ne connais pas encore. Même s'il aurait peut-être fallu le citer, oui :p

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  2. Je viens tout juste de le voir et je dois dire que c'est un film sympathique mais comme toi la patte Burton m'a affreusement manqué à part un petit moment, bien trop court.
    Quant à Ed Wood c'est un biopic plus en harmonie dans l'univers de Tim Burton, que je te conseil vivement ^^

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    1. C'est noté, je le regarderai prochainement :) Je suis curieuse de voir ce que le mixe des deux peut donner du coup ^^

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